INTERVIEW DE DIDIER KASSAI (République
INTERVIEW DE DIDIER KASSAI (République Centrafricaine)
Interview réalisée par ALMO en Novembre 2009, sur la toile.
1- Comment se porte la bande dessinée centrafricaine ? Elle s’accroche tant bien que mal. L’absence de fanzine et de maison d’édition a rendu la BD la BD 2- Faites- vous exclusivement de la bande dessinée ? Je suis avant tout illustrateur. Je ne suis pas véritablement un professionnel de la BD la BD. 3- On constate chez vous un niveau de dessin supérieur à celui de bon nombre de vos compatriotes, avez-vous fait des cours ou/et des stages de formation en bande dessinée ? Je suis autodidacte, mais j’ai eu l’opportunité de participer à plusieurs stages de BD en Afrique (Cameroun, Gabon, République Démocratique du Congo…) et en France. Ce qui n’est pas le cas de mes compatriotes. Si vous constatez que mon niveau est supérieur, c’est parce que j’ai pu, par le biais de festivals et résidences de BD, confronter mon talent à ceux de confrères plus doués que moi. Ces différentes rencontres internationales m’ont permis de me surpasser pour pouvoir exister. 4- Comment voyez-vous le développement de la bande dessinée africaine en générale et centrafricaine en particulier ? La BD En Centrafrique, le chemin est encore long à parcourir. La plupart des dessinateurs attendent que le besoin se fasse sentir avant de se mettre au travail. En fait, pour faire émerger la BD
5- Vous avez remporté le prix de la bande dessinée africaine lors du festival d’Angoulême 2006 et la bulle (Prix) du meilleur projet BD au FIBDA 2009, quelle est la formule pour arriver à de tel succès? Il n’y a pas de magie à cela. Toute peine mérite récompense. Quand on bosse, y a rien à dire, on gagne ce qu’on mérite. L’Afrique est très riche. En dépit de la misère des uns et la guerre chez les autres, il y a énormément de ressources à y puiser. Tandis que d’autres ont du pétrole ou du diamant, nous, artistes avons des idées. On n’a pas besoin d’aller sur la lune pour trouver de quoi raconter. On a tout autour de nous ; des choses toutes bêtes qui, avec un peu d’imagination, deviennent plus intéressantes ; nos bidonvilles pleins de couleurs, de bruits et mouvements qu’il suffit juste de transposer dans nos vignettes pour que cela fasse saliver beaucoup de curieux…Qu’on oublie la bière et les petites gonzesses toutes chaudes qui prennent beaucoup de place dans nos têtes et qu’on s’adonne entièrement à nos créations pour qu’un jour tous les prix de BD reviennent en Afrique. 6- A quand la publication de votre premier album d’auteur? C’est pour mars 2010, chez Dalimen éditions, en Algérie. 7- Pour vous quel est le meilleur endroit pour faire de la bande dessinée ? Il n’y a pas d’endroit spécial pour faire de la BD. Dans 8- Quels sont les auteurs de bandes dessinées qui vous ont le plus marqué ? Je citerai plutôt des auteurs africains qui sont considérés comme des pionniers et dont l’exemple nous encourage à nous jeter à l’eau pour sortir de gros albums réussis tant sur le plan du scénario que de l’illustration. Il s’agit de Masioni, Baruti, Pahé, Abouet… 9- Comment définissez-vous votre style graphique ? Je fais du dessin tout court. Certaines personnes diraient que c’est du réalisme, mais vu que mes dessins ne ressemblent pas aux photos, je ne saurai donner une appellation à mon style. A chacun de l’appeler comme il veut. 10- Comment vous voyez-vous dans 5, 10 et 20 ans ? Dan un pays comme le nôtre où les gens ont la gâchette facile, nos ambitions peuvent se dissiper un beau matin comme du brouillard au levé du soleil. Néanmoins, cela ne m’empêche pas de penser à l’avenir. Je me suis toujours battu pour être un artiste confirmé, avoir plusieurs albums dans ma bibliographie. C’est ce que j’envisage pour les 10 prochaines années. Ensuite, je projette de créer une structure qui servira à la fois de cadre de formation et de promotion pour les jeunes dessinateurs et de musée pour conserver la mémoire de la BD