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ALMOACTU
13 août 2009

Historique de la BD camerounaise

Il a fallu près de deux cents ans après les premiers phylactères de Rodolph TÖPFER pour que la bande dessinée camerounaise voie le jour. A quoi serait dû ce retard ? Peut-être au fait que le Cameroun comme la plupart des pays d’Afrique possède une tradition essentiellement orale et c’est à l’arrivée des occidentaux sur le continent que les africains se mettent à écrire leur histoire (Quelques milliers d’années après la chute de l’empire des pharaons d’Egypte).

       Dans les années soixante, plusieurs pays africains obtiennent leur indépendance (soit disant) et sortent du joug colonial. Dix ans après, les premiers journaux apparaissent et à l’intérieur on retrouve quelques illustrations ; nous sommes exactement en 1974. Les journaux les plus en vue à cette époque sont : le quotidien national « CAMEROUN TRIBUNE » et «

LA GAZETTE

» rédactions auxquelles sont rattachées respectivement les dessinateurs TITA’A et KITI (vrais noms). Ils réalisent pour ces journaux des caricatures et des bandes dessinées, parfois juste des strips. Le plus actif à cette époque dans le domaine de la bande dessinée est KITI qui créé un personnage charismatique en la personne de SAM MONFONG l’invincible policier, dont les épisodes seront publiés dans la gazette. Devant le difficulté d’éditer de véritables albums de BD, il mettra sur pieds une structure chargée entre autre de l’édition de

la BD

camerounaise : le CABDA (Centre Africain de

la BD

et du dessin Animé).

Ce centre est actuellement et malheureusement porté disparu.

      A la suite de « CAMEROUN TRIBUNE » et «

LA GAZETTE

», de nombreux journaux voient le jour, mais ce sont les dessinateurs du quotidien national qui vont les années suivantes se faire remarquer. A la suite d TITA’A vient LEMANA Louis Marie, une plume alerte et ferme qui donne un dessin à la limite de la perfection ( A noter que LEMANA et TITA’A ont été formé en dessin par des canadiens, tandis que KITI est un autodidacte). A sa suite viendra Janvier NAMA qui ne fera que deux ans dans le quotidien national et arrive en 1988 l’étudiant GO AWAY (c’est un transfuge du club des Arts de l’université de Yaoundé).

GO AWAY est un caricaturiste qui va marquer les esprits par les messages subtils qu’il envoie régulièrement dans la rubrique à lu consacrée dans le quotidien :  « le sourire du jour ». Il devient vite une coqueluche et sera sollicité par des musiciens, des annonceurs publicitaires et des organismes en tout genre notamment pour des campagnes de sensibilisation sur des problèmes de société.

          Dans la presse privée, un journal sort du lot : « LE MESSAGER ». Il a en son sein un caricaturiste qui surprend et amuse à travers la demi page de BD qu’il anime et qui porte une partie de son nom « CINEMA LE POPOLI ». POPOLI est le premier caricaturiste camerounais a avoir eu l’audace  de mettre en scène de manière satirique et illustrée le président (à vie) de la république du Cameroun : Paul BIYA. Cette témérité lui apporte une telle renommée que le Directeur de la publication du Messager PIUS NJAWE décide de soutenir POPOLI dans la création de son propre journal : «  LE MESSAGER POPOLI ». C’est un journal satirique dans la lignée de Charlie Hebdo. Le lancement de ce journal va considérablement booster l’univers de la caricature et de la bande dessinée camerounaise. Son succès va obliger des rédactions qui trouvaient les caricatures inutiles à en saisir toute la valeur. En outre POPOLI va à l’intérieur de son journal former plusieurs caricaturistes, bédéistes (au Cameroun tous les caricaturistes sont aussi bédéistes) et scénaristes. On peut en citer quelques uns : Achille NZODA, EL PACHO, SEWADO, Dovan BOGNIS, Salomon KOND, Tex KANA, … Le MESSAGER POPOLI est le premier journal satirique illustré du Cameroun. Les caricaturistes sortent de l’ombre, des BD apparaissent de plus en plus dans les journaux. J.P.KENNE devient célèbre avec son personnage « TOBIAS » qui évolue dans une page de BD paraissant à l’intérieur du journal « CHALLENGE HEBDO ». Fort de ce succès il va monter avec le caricaturiste TEX KANA le journal « l’expression de MAMY WATA » qui est une pâle copie du MESSAGER POPOLI.  En 1990, le Cameroun connaît de grands remous politiques, on craint le coup d’Etat, POPOLI est matraqué et censuré à plusieurs reprises. Mais le calme revient très vite. POPOLI est très sollicité pour des travaux divers ; quelques BD (de sensibilisation) voient le jour.

      De 1991 à 1997 l’univers de

la BD

est marqué par des publications sporadiques et sans grandes envergures. La seule production constante est la sortie hebdomadaire du MESSAGER POPOLI.

      En 1997, au Centre Culturel Français de Douala (capitale économique du Cameroun) est lancé le MAC BD (Mouvement des auteurs camerounais de bande dessinée) son principal initiateur est Marius DEFFOUSSOT. Après une première publication en 1998 et un retour assez positif du public, le mouvement se gangrène et c’est la dissolution.

       En 1999 est lancé à Yaoundé (capitale politique du Cameroun) par l’association IRONDEL le FESCARY (festival de la caricature de Yaoundé) avec pour invité spécial : WOLINSKI.

       En l’an 2000, l’association IRONDEL remet ça en faisant venir cette fois PLANTU et Paul ROUX  : c’est le FESCARY 2000. Un caricaturiste et un bédéiste qui vont donner à une brochette d’artiste du terroir des notions élémentaires sur la caricature et la bande dessinée.

Cette même année deux magazines de sensibilisation sur la santé de reproduction des adolescents voient le jour : « 100% Jeune » et « Entre-nous jeune ». Ils emploient respectivement deux dessinateurs ALMO et SAMORY AYI. Ce qui est spécial dans ces productions c’est qu’en plus d’être mensuelles elles sont au format A4 et possède des couverture en quadrichromie (rien à voir avec les tabloïds comme Le Messager POPOLI). Leur tirage est très élevé et le coût très bas pour une qualité supérieure (ce sont des journaux subventionnés). La diffusion est également assez large et même s’il n’y a qu’une page de BD et quelques caricatures à l’intérieur, leurs auteurs se font connaître.

         En 2001, le FESCARY invite TIGNOUS.

         En 2002, Le FESCARY invite WILLEM, GLEZ et Paul ROUX.

         En 2003, le FESCARY devient le FESCARHY (festival de la caricature et de l’humour de Yaoundé), les invités principaux sont Christophe NGALLE EDIMO, Simon Pierre MBUMBO et Rafael ESPINEL. Un atelier de création BD est mis en place, il aboutira à la publication de l’album « SHEGUE » qui réunit neuf dessinateurs d’Afrique centrale : BENGONO, PAHE, Didier KASSAÏ, BRING DE BANG, NOUTHER, JAIMES, PICHA MASSAMBA, MOUSSA ADJI et ALMO.

Entre temps dans le journal privé MUTATIONS un  caricaturiste défraie la chronique par ses caricatures d’individus qui sortent totalement de l’ordinaire. Ses dessins sont d’une étonnante perfection graphique : c’est JAIMES. A noter que dans ce même journal a évolué un autre caricaturiste de talent qu’une vilaine maladie nous arrachée : BESS.

        En 2004, le FESCARHY fait venir Jean-claude FOURNIER, Christophe NGALLE EDIMO et Paul ROUX. PAQUET l’éditeur est aussi venu voir comment ça se passe. Un atelier de création BD est mis en place, mais aucune publication ne verra le jour.

En sous-marin PTILUC réunit une brochette de dessinateurs africains pour participer à un projet qui s’appelle AFRICA BD. L’album AFRICA BD verra le jour et il comporte quelques pages d’un dessinateur camerounais : Beyem.G. Laube.

En mai 2005, le centre culturel français de Douala lance le moi de

la BD

avec une exposition intitulée : « Cases d’Afrique »dans laquelle des planches de dessinateurs Africains différents sont exposées. Pour donner plus d’écho à ce mois, le CCF invite deux auteurs de bandes dessinées : le belge Eric WARNAUTS et le français BRUNÖ qui vont aller successivement à la rencontre des artistes locaux. Des entretiens avec WARNAUTS, les participants perçoivent la nécessité de se mettre ensemble pour faire converger leurs objectifs respectifs. L’idée d’une association germe. Trois mois plus tard l’association des illustrateurs et auteurs de bande dessinée « TRAIT NOIR » voit le jour. Son président légal : ALMO.

             A présent au Cameroun rares sont les rédactions qui ne possèdent pas de dessinateur. Les tentatives de production d’un magazine de bandes dessinées se multiplient à l’instar de « 1 Zéro » ou « ESSINGAN ». On se rend très vite à l’évidence qu’aucune politique commerciale et marketing n’est mise en place pour ces productions. Elles apparaissent et disparaisse très vite. En décembre 2006 le journal de Bande Dessinée, d’humour et de sagesse africaine « FLUIDE THERMAL » voit le jour. Son promoteur ALMO. Pour la première fois au Cameroun, un journal de bande dessinée est produit avec régularité, possède une qualité à faire pâlir d’envie les productions venues d’ailleurs et détient une ligne éditorial bien définie. Mais ce magazine fort bien tenue ne retient pas l’attention des sponsors (principaux soutien des journaux au Cameroun) qui le laisse choir dans les oubliettes.

Plusieurs camerounais s’illustrent sur le plan international dans le concours AFRICA E MEDITERRANEO notamment.

Achille NZODA sort en 2006 un album sous le scénario de Vincent Haudiquet et qui s’intitule les Animotards.

En 2008

la GTZ

en plus de son journal mensuel « Entre –nous jeune » lance à la suite d’une revue BD réservés aux enfants et mis en images par SAMORY AYI une seconde destinée aux adolescents s’intitulant « Vie de jeunes » mis en image par les talentueux PONDY Georges et NTEP Kelly. Le prix est comme d’habitude très « social » et la publication mensuelle.

La rencontre panafricaine de Juillet 2009 à Alger a vu la publication d’un recueil de contes africains sous formes de Bande dessinées « la bande dessinée conte l’Afrique » et sur les 67 contes publiés il est certain qu’il y en a au moins 5 qui sont camerounais (Avec KINGVALMILLER et ALMO entre autre).

       

Et en Juillet 2009, pour la première fois de l’histoire de la bande dessinée camerounaise un auteur faisant le texte, le dessin et la couleur voit son album d’Auteur (nous ne sommes plus dans la sensibilisation tout azimut) publié par un éditeur : LAZHARI LABTER ; cet auteur n’est autre que…ALMO…THE BEST ! Avec ZAMZAM le tiers-mondiste.

P.S : J’en ai certainement oublié quelques-uns, mais comme on dit chez nous « Dieu »   reconnaîtra les siens !

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  • Le blog d'ALMO The Best,l'illustrateur caricaturiste bédéiste scénariste et encreur numérique a fait quelques belles choses qu'il vous raconte . Bandes dessinées africaines, caricatures et plein de surprises!
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